Pas d'histoire anglaise sans Margaret Thatcher!
Première et unique femme premier ministre du Royaume-Uni et l’une des femmes les plus célèbres et les plus influentes du XXe siècle, elle fut autant admirée que détestée et imprima sa marque - y compris dans son style.
La Dame de fer, biopic de Phyllida Lloyd (Mamma Mia!), revient sur ce destin de femme politique, féministe malgré elle, dure dans ses principes et son action, qui finit lâchée par son gouvernement et son parti.
Le film ne suit pas une trame classique mais opère un aller-retour entre le présent et le passé.
Thatcher, qui fut au pouvoir entre 1979 et 1990, a aujourd'hui 87 ans et souffre de la maladie d'Alzheimer. De quoi offrir un rôle de composition époustouflant à Meryl Streep, tantôt personnage de dame diminuée à la démarche lourde, tantôt femme de pouvoir dirigeant le pays d'une main de fer.
Née dans une famille d'épiciers - origine sociale que le Parti conservateur méprisera longtemps - «Maggie» vient à la politique grâce à son père, membre du Parti conservateur local. Il lui transmet ses valeurs d'épargne, de mérite et d'indépendance.
D'abord députée, en 1959, puis ministre en 1968 et 1970, elle prend la tête du Parti conservateur en 1975, à la surprise générale. Elle doit s'imposer dans un monde masculin, dans un pays où la gent féminine n'est pas acceptée dans les clubs.
Une scène truculente la montre face à deux conseillers lui recommandant de travailler sa voix, jugée trop aiguë pour convaincre, de se coiffer autrement et d'abandonner bibis et collier de perles.
«Pour les chapeaux, je pourrai vous suivre, pour les perles, ce n'est pas négociable», leur lance-t-elle, montrant au passage une vraie autorité.
La coiffure, lissée et gonflée, sera une de ses marques de fabrique, avec ses tailleurs bleus et ses lavallières.
La Dame de fer se centre largement sur la personnalité de Margaret Thatcher et adopte d'ailleurs comme fil rouge la relation qu'elle entretenait avec son mari, Denis (Jim Broadbent). Formidable compagnon de route, avec qui elle eut deux enfants, qui sut à la fois la soutenir, l'encourager, puis, au contraire, l'empêcher de s'enfoncer lorsque le vent tourna.
Les années Thatcher furent marquées, entre autres, par d'immenses grèves et conflits sociaux, l'avènement de la question irlandaise, la montée du libéralisme, la poursuite de la guerre froide ou le lancement de la guerre des Malouines. Tous ces événements servent de toile de fond à un portrait qui oscille perpétuellement entre la vie privée et la vie publique.
Aujourd'hui, Margaret Thatcher bénéficie d'une sorte de retour en grâce en Angleterre, certains allant même jusqu'à parler de «Thatchermania».
Ce profil de dirigeant politique droit dans ses bottes, certes injuste mais convaincu, prônant le courage de sa conviction quand d'autres flanchent face à l'opinion publique, a fini par plaire aux plus récalcitrants. Certains lui trouveront même un parfum d'actualité.
Source : Figaroscope
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