Croquer tous
les gens qui passent
dans les
cafés dans les gares
dans les
rues et dans les ports
saisir
doutes et questions
attraper
quelques regards
ou l’absence
de regard
Voir dans
leurs pas saccadés
les corps
qui souffrent du mal
les âmes en
désespérances
cueillir les
tendresses parfois
ouïr les
cœurs qui trop étreignent
goûter comme
les ventres ont soif
voir leur
faim de liberté
Attraper les
gens qui passent
et les
décors et les jours
et nos
chambres de passage
croquer la
vie qui s’invite
un peu avant
qu’elle ne meure
arrêter le
temps de fuite
à coups de
mines
de pointes
de traits
Suspendre un
moment le sort
pour créer
l’éternité
EXTRAIT DE PETITS CONTES ET AUTRES HISTOIRES
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire