Rue de
Paris, temps de pluie, est une huile sur toile de Gustave Caillebotte réalisée en 1977 et présentée
lors d'une exposition impressionniste, mise en place et financée par l'artiste.
L'auteur:
Gustave Caillebotte (1848-1894) était un peintre français, collectionneur
et organisateur d'exposition.
Artiste original et audacieux, il fut lié au
mouvement impressionniste et vint en aide à ses amis peintres en achetant bon
nombre de leurs œuvres et en organisant des expositions.
Mais bien que proche de ce mouvement, son style se rapproche de la
photographie, il réalise des croquis qu'il retravaille par la suite, apportant
ainsi à ses toiles beaucoup de réalisme.
L’œuvre:
Comme son titre l'indique,
elle représente une rue du Paris haussmannien du 19ème. Caillebotte présente ici une vue nette et réaliste du Paris
bourgeois.
Cette toile s'attache à représenter les quartiers que le peintre a successivement habités : par exemple celui de l'Europe où se trouvait la maison familiale, à l'angle des rues de Miromesnil et de Lisbonne.
Cette toile s'attache à représenter les quartiers que le peintre a successivement habités : par exemple celui de l'Europe où se trouvait la maison familiale, à l'angle des rues de Miromesnil et de Lisbonne.
Il a également représenté le boulevard Haussmann vers l'Opéra.
Il s'agit alors de quartiers neufs et résidentiels, inscrits dans la deuxième
tranche des travaux, commencée en 1858. Ce nouveau Paris, avec ses ensembles
cohérents, denses et réguliers, intéresse bien des artistes ; Manet peint lui
aussi le nouveau pont de l'Europe et Monet ne manque pas de passer en revue la
gare Saint-Lazare.
Cette toile se caractérise par ses tons sobres, des teintes discrètes et le
soin particulier apporté aux détails. Il s'agit d'une peinture très réaliste,
notamment grâce aux reflets de la pluie sur le trottoir et les pavés. Sur la
partie gauche du tableau, le regard du spectateur se porte au loin, sur les
immeubles du fond, alors qu'à droite et au premier plan, le regard est attiré
par les personnages dont les visages et les tenues sont extrêmement bien
soignés.
Traitement de la perspective :
Caillebotte utilisait une perspective rigoureuse,
avec des lignes de fuites tracées à la règle.
On observe ici une perspective
centrée, puisque les deux points de fuite principaux se situent quasiment au
milieu de la scène. En plus d'avoir une profondeur accentuée, la toile est de
ce fait très bien organisée puisque le trottoir et la rue occupent alors deux
parties égales. Effet renforcé par le réverbère qui coupe le tableau en deux.
La ligne de fuite est à
hauteur d'yeux du spectateur, nous sommes ainsi considérés comme un passant
parmi d'autres, puisque chaque personnage de la scène a également son regard au
même niveau. Ces personnages, Caillebotte les a d'ailleurs travaillés à part,
puis ajoutés dans la scène à la bonne taille en les organisant grâce à la
perspective. Les personnages du fond suivent les diagonales que forment les
avenues, tandis que ceux du premier plan suivent une ligne horizontale.
L'espace est alors harmonisé et les deux axes qui divisent la toile en quatre
parties égales apportent un rythme régulier à l’œuvre.
Contrairement à certains artistes, Caillebotte n'utilise pas le
flou (ou sfumato) pour représenter les éléments de fond du tableau, il détaille
chaque pavé le plus minutieusement possible, tout comme les personnages et les
façades des bâtiments.
Notons également l’abondance de formes
géométriques, rectangles et triangles plus particulièrement. Notamment au
niveau des parapluies, des pavés et des immeubles.
Le
but de Caillebotte dans son œuvre, était d'organiser la multitude de détails
que peut contenir une scène de rue grâce à une perspective reliant chacun des
personnages, une distribution harmonieuse de l'espace et un travail de
préparation rigoureux.
La
perspective mise en place par le peintre nous rend compte de la grandeur de la
ville, harmonieuse par son architecture, monotone par ses personnages qui
malgrès leur nombre, semblent plongés dans une profonde solitude dans cet
immense espace.
Ce tableau est très structuré et
construit selon deux grands axes : un axe horizontal (qui passe par la
base des immeubles et à travers la tête des personnages) et un
axe vertical (le réverbère et son reflet). L'œuvre se divise donc en une
croix, en quatre parties symétrique. Au niveau de l'intersection des deux axes,
au centre de la toile, il y a une ouverture de la perspective, on se sent
projeter dans le tableau.
Il y a un rythme régulier avec une
seconde perspective qui répond à la première. La posture verticale des
personnages, le réverbère, les immeubles organisé et le damier de la chaussé
forme un espace très structuré.
Cette huile sur toile est de
grandeur nature et Caillebotte à choisit le point de vue de la hauteur normal
des yeux. Tous les personnages mis en scène au premier plan sont sur une ligne
médiane qui constitue le point important de l'horizontale de l'œuvre. Les
autres personnages s'éloignent selon deux diagonales formées par les avenues.
Cette organisation assure l'équilibre et l'harmonie du tableau. Les personnages
au premier plan ne sont pas entier, ils sont si près de nous et de taille réel
qu'ils nous entrainent à l'intérieur du tableau, avec eux.
Tous les promeneurs sont habillés
à la mode bourgeoise et leurs parapluies tous identiques renforcent
l'uniformité et la structure très organisée du tableau.
Malgré la propreté et
l'organisation de la ville et son élégance sécurisante grâce au style
Haussmannien, Caillebotte peint une vision triste, monotone, grise de Paris. On
ressent énormément la solitude des personnages, comme si le nouveau Paris
engendrait un enfermement psychologique. On trouve tout de même quelques
touches lumineuses comme l'or de l'enseigne de la pharmacie et le diamant à
l'oreille de la femme, mais c'est vraiment infime par rapport au gris général
du tableau.
Pour terminer on constate
que toutes les caractéristiques du Paris haussmannien sont présentes. Grâce au
longue perspective on voit des rangés d'immeubles qui s'alignent le long des
nouveaux axes de communications. Les bâtiments sont organisés comme les
nouvelles constructions, elles ont une fonction économique (la pharmacie). Dans
le tableau, on aperçoit la silhouette d'un échafaudage, ce qui est le
symbole d'un Paris qui continue son urbanisation.
Les axes de circulation débouchent
sur un carrefour en étoile, les chaussées spacieuses sont pavées régulièrement,
les trottoirs sont bitumés et en élévation par rapport aux caniveaux, il y a
l'éclairage public, les nouveaux agencements de la voirie...
Source
principale : TDC Avril 95 "le Paris d'Haussmann au nom de la
modernité"
Histoire des arts.over-blog
Scaraba.net
Inspiration du travail de Pierre. F
Histoire des arts.over-blog
Scaraba.net
Inspiration du travail de Pierre. F
Pierre F. ? tiens, tiens... :)
RépondreSupprimerSource certaine d'inspiration à Toulon..
RépondreSupprimerSi tu as d'autres idées d'articles ! je prends ! :-)