Une femme est l'amour, la gloire et l'espérance ;
Aux enfants qu'elle guide, à l'homme consolé,
Elle élève le coeur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.
Aux enfants qu'elle guide, à l'homme consolé,
Elle élève le coeur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.
Courbé par le travail ou par la destinée,
L'homme à sa voix s'élève et son front s'éclaircit ;
Toujours impatient dans sa course bornée,
Un sourire le dompte et son coeur s'adoucit.
L'homme à sa voix s'élève et son front s'éclaircit ;
Toujours impatient dans sa course bornée,
Un sourire le dompte et son coeur s'adoucit.
Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine :
Bien longtemps à l'attendre il faut se résigner.
Mais qui n'aimerait pas, dans sa grâce sereine,
La beauté qui la donne ou qui la fait gagner ?
Bien longtemps à l'attendre il faut se résigner.
Mais qui n'aimerait pas, dans sa grâce sereine,
La beauté qui la donne ou qui la fait gagner ?
Gérard de Nerval
Hommage
Les forts montent la vie ainsi qu'un escalier,
Sans voir d'abord que les femmes sur leurs passages
Tendent vers eux leurs seins, leurs fronts et leurs visages
Et leurs bras élargis en branches d'espalier.
Sans voir d'abord que les femmes sur leurs passages
Tendent vers eux leurs seins, leurs fronts et leurs visages
Et leurs bras élargis en branches d'espalier.
Ils sont les assoiffés de ciel, nocturne hallier,
Où buissonnent des feux en de noirs paysages,
Et si haut montent-ils, séduits par des présages,
Qu'ils parviennent enfin au suprême palier.
Où buissonnent des feux en de noirs paysages,
Et si haut montent-ils, séduits par des présages,
Qu'ils parviennent enfin au suprême palier.
Ils y cueillent des fruits d'astres et de comètes ;
Puis descendent, lassés de gloire et de conquêtes,
L'esprit déçu, les yeux ailleurs, les coeurs brûlés ;
Puis descendent, lassés de gloire et de conquêtes,
L'esprit déçu, les yeux ailleurs, les coeurs brûlés ;
Et regardant alors les femmes qui les guettent,
Ils s'inclinent devant, à deux genoux, et mettent
Entre leurs mains en or les grands mondes volés.
Ils s'inclinent devant, à deux genoux, et mettent
Entre leurs mains en or les grands mondes volés.
Emile Verhaeren (Extrait) (1808-1855)
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