Peintre hollandais prompt à la caricature et à la dénonciation sociale,
artiste d’avant-garde et figure du fauvisme, est devenu une des grandes figures de
la scène parisienne des années folles.
"Le Doigt sur la joue", 1910
Né dans un
faubourg de Rotterdam, en 1877, Van Dongen est issu de la petite bourgeoisie
néerlandaise. Le jeune homme fait des études artistiques et fréquente les
milieux anarchistes.
Kees van Dongen, vécut la majeure partie de sa vie en France, était au début de sa carrière un rebelle proche des milieux anarchistes plutôt acharné à dénoncer les travers de la société de l'époque.
En 1905, il expose ses oeuvres au Salon d'Automne où sont moqués les "fauvistes"
comme Henri Matisse ou André Derain, aux couleurs tranchées et
contrastées ; avant d'intégrer définitivement l'avant-garde parisienne et de devenir l'une
des figures majeures du Fauvisme.
On réalise aussi assez vite qu'il est un
grand fan du corps et des visages féminins. Finalement, il intégrera à part
entière les milieux parisiens fermés et se fera le peintre de cette mondanité
dans toute sa dimension érotique, ce qui ne fut pas au goût de tout le monde...
L'année
suivante, Van Dongen s'installe au Bateau-Lavoir. Il a pour voisin Pablo
Picasso avec lequel il va au cirque et dont il peint la compagne Fernande
Olivier. Il travaille en lumière artificielle. Ses couleurs sont crues,
stridentes.
Ses "Lutteuses"
(1907-1908), prêtes à en découdre, font écho aux "Demoiselles d'Avignon"
(1906-1907) de Picasso.
Viennent les
années Montparnasse (1912-1916) où il côtoie l'élite parisienne. Il fait
scandale au Salon d'automne de 1913 avec "Tableau", un grand
nu de Guus qui déploie son châle et ne cache rien de ses poils pubiens. La
police s'empresse de le décrocher. La notoriété du peintre en sort
renforcée.
On se retrouve dans un
monde fougueux et ultra-coloré où la femme règne dans toute sa sensualité. A la
limite du primitivisme, Van Dongen n'hésite pas à peindre les chairs en rose
vif et en vert amande, à remplacer les yeux par deux fentes noires et à
idéaliser les courbes voluptueuses de ses modèles. Leurs poses sont
dominatrices, arrogantes, ou tout simplement sexuelles. On irait même jusqu'à
dire que van Dongen est parvenu à peindre la femme (plus ou moins émancipée à
son époque) qui désire sexuellement l'homme.
Par la couleur, Van Dongen reste l’artificier du fauvisme. Ses voyages
en Espagne, au Maroc et en Egypte, renforcent la puissance de ses couleurs. Les
accessoires orientalistes, comme les châles, apparaissent.
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