Au croisement de
l’anthropologie, de l’histoire de l’art ancien et contemporain, de la
mode et des mœurs, l’exposition met en œuvre les problématiques de
l’intime individuel et sa sociabilité sur le thème universel des
cheveux.
La question du reste et du trophée est ainsi posée et plus largement
du statut de certains « objets » campés aux frontières de l’horripilant
et de l'insoutenable, interrogeant nos catégories à partir d’une
expérience universelle.
Frivolités ?
Empruntant un parcours semblable à celui d'une vie, l'exposition commence par les frivolités et les insouciances des débuts, rythmées par les caprices et désirs. Pourtant, ne s'agit-il que de frivolités ? N'y a-t-il pas bien davantage ?Ces soins, ces recherches, ces inconstances ne sont-ils pas aussi la marque d’une vitalité propre à dépasser l'ordinaire banalité, à s'affranchir de la laideur ?
L’exposition se déplace de l'univers scintillant des représentations occidentales vers celles d'autres cultures. Peintures, sculptures, photographies, reproductions, objets et supports multimédias expriment l’impermanence de ces images, tendues vers nous comme des miroirs nous révélant nos arrangements avec nos apparences et nos destins.
L'exposition s'articule en trois espaces : Métamorphoses et permutations, Les couleurs de la norme, Séduire. La confrontation d'une grande diversité d'œuvres et d'objets nous révèle les différentes formes physiques et symboliques des cheveux.
La perte
La vie biologique des cheveux les conduit à leur perte. Entre individus et sociétés, nombre de situations impliquent la perte des cheveux, que cette perte soit acceptée ou contrainte et évoque, dans des arrangements reliquaires, l’absence et le souvenir d’une personne.
Parmi
les pièces exposées : des photographies, les cheveux d’initiés papous coupés à leur retour
d’une longue retraite initiatique ou le fragment de cheveu d’une jeune
carmélite. À voir également
: des médaillons et broches prêtés par le musée Caranavalet, des objets
de la collection Jean-Jacques Lebel.
Pouvoirs du cheveu
Le soin des cheveux dans les cultures non européennes renvoie de la même manière aux questions de souci de soi, de séduction, qu'il s'agisse d'extensions ou de parures mêlant des matériaux naturels et agençant avec raffinement les couleurs.L’enjeu se tend alors entre présence vivante et dépouille, disparition et survivance, frivolité et mort.
Source : Site du musée du quai Branly
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